La mémoire est un muscle (sic)

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FAUX.

La mémoire n’est pas un muscle. Les souvenirs, eux, en sont.

Permettez-moi d’expliquer cette distinction cruciale :

1 - Que… comment ?

La mémoire est comme notre corps : si vous faites un entraînement à base de développé-couché, vous entraînez vos muscles des bras.

Si on vous demande, après cet entraînement, de courir un 100m, il ne vous y servira à rien.

2 - Ce sont les souvenirs qui sont des muscles

À chaque fois que vous avez dû apprendre quelque chose par cœur pour l’école, vous l’avez répété, répété (en laissant du repos entre chaque fois, comme un muscle), jusqu’à pouvoir le ressortir.

Est-ce que vous y arriviez plus vite ou mieux après 10 poèmes, après 100 poèmes ?

Non.

Chaque fois, vous avez dû créer et entraîner un nouveau « muscle » pour chaque nouveau souvenir. Ce type de muscle n’est pas multi-usage.
Vous musclez un souvenir particulier, pas « votre mémoire ».

Le point suivant explique pourquoi on vous prétend pourtant que vous « musclez votre mémoire » en apprenant des choses inutiles.

3 - Savoir déjà des choses ayant un rapport accélère la mémorisation

Comment ? Contredirais-je le « NON » péremptoire du début de cet article ? Il n’en est rien : lisez plutôt.

Vous pourriez en effet me dire que mon exemple sur le développé-couché et le 100m a une faille : en effet, même si ce n’est pas le bon entraînement, cela a entraîné votre système cardio-vasculaire, ce qui est bénéfique à tous les sports.

Mais bien au contraire d’être une faille, cela introduit ma dernière précision :
On apprend d’autant plus vite que ce que l’on apprend est composé de choses que l’on sait déjà.

Notez bien qu’apprendre des tonnes de choses sans aucun rapport, à part vous fatiguer, ne vous aidera pas le moins du monde, oui, j’insiste.

J’en veux pour preuve que vous pouvez apprendre assez rapidement des textes dans une langue que vous connaissez (vous en connaissez déjà les mots), alors que ce sera herculéennement difficile dans une langue que vous ne connaissez pas.
Et encore, vous aurez de la chance si elle s’écrit avec l’alphabet que vous connaissez déjà… そう思わんか?

Tout cela, alors pourtant même que votre « capacité » linguistique est très développée (comparez-vous à un chat).

Conclusion

Méfiez-vous des adages auxquels beaucoup font dire ce qu’ils ne disent pas.

Personnellement, je les aime parce que leur sens est subtil. Le plaisir de trouver ce qui était sous-entendu dans un principe en apparence faux (ou au moins, inexact) vient du recul qui permet de l’expliquer.
En revanche, j’ai un dégoût viscéral vis-à-vis de leur application au premier degré. Comme les textes religieux.

Vous pouvez désormais défendre, à vos enseignants par exemple, que rien ne sert de réciter des textes pour acquérir plus rapidement les mathématiques.

En effet, l’un ne peut être bénéfique pour l’autre que si les deux ont des éléments en commun.
Ce peut être de la logique, des idées… Dans l’exemple courant, il y a bien quelques éléments communs entre la rythmique de la poésie et l’arithmétique…

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